» Nom: De Beauvoir [à voir, car j'ai "emprunté" le nom à Simone de Beauvoir. Paix à son âme. Dîtes moi si cela est gênant, je changerai !]
» Prénom: Ema
» Age: 15 ans, arrive sur ses 16 ans.
» Origine: Je suis Française, mais je ne viens pas de Paris. En vérité, je suis Bretonne. Cependant, j'ai passé la plus grande partie de ma vie en province, ma famille se refusant à toucher à la grande vie de Parisien.
» Emploi: Euh... Je n'ai pas de travail, si ce n'est celui... D'élève ?
» Caractère:
Je suis issue d'une illustre famille, riche et puissante. Du moins, dans le temps. J'ai toujours eu l'habitude d'avoir ce que je désirais quand je le désirai. Ce qui, cependant, n'a pas fait de moi quelqu'un de capricieux. Loin de là. Je m'oblige toujours à une très grande restriction. Pourtant, je me souviens très bien ne pas avoir toujours été aussi... Sage ?
Je reste une jeune fille plutôt calme, accrochée à l'enfance. J'aime les poupées, la dentelle, les frous-frous, les bonbons et toutes ces choses puériles. Tendre, douce, je ressemble à un bonbon sucré que l’on adore, et dont on ne peut se passer. Sociale et délicate, j’apprécie la compagnie des gens et ce qu’ils peuvent m’apporter.
» Mais pourquoi suis-je ici ?
Soubresauts. Cris. Larmes. Soudainement, Ema devient Ema. Plus de tendresse. Plus de douceur. Je deviens un bonbon amer et dégueulasse, que l’on recrache dès la mise en bouche. Je suis loin d’être schizophrène. Je me souviens de tous mes actes. Et je n’excelle dans aucun domaine. Sauf peut être celui du mensonge ? Je ne dis jamais rien de ce que je pense et m’assure ainsi une gentillesse sans nom. Mais rien n’empêche mon mauvais caractère et mes vilaines pensées. Alors je les écris, toujours dans le même carnet depuis des années. Mais ça, c’est une autre histoire.
Il vous sera dur de noter que je vous mens, car je suis aussi une grande romantique. Passionnée de livres et de connaissances, j’ai l’air d’autant plus érudit que je ne suis mignonne. J’aime apprendre, j’aime aimer et j’aspire à l’amour eternel avec l’homme parfait. Vestiges de la haute noblesse française, je reste une petite fille déjà grande, comme perdue dans un monde trop petit.
» Description physique:
Ema. Mon nom me va bien. Je suis frêle comme il est droit. Je suis petite comme il est court. Et je suis belle comme il est doux.
Je ne dois pas dépasser le mètre cinquante, ce qui désespérait ma famille, en France. « Au moins, là bas, tu passeras inaperçue », disaient-ils. Là bas. Le Japon, pays des yeux bridés et de la haute technologie. Il est vrai que j’allais avoir du mal à sortir du lot, physique parlant. Avec mes grands yeux sombres, mes cheveux noirs et mes robes blanches et décorées –ce qu’ils appellent le… Sweet… Sweet lolita ?- de loin, on pourrait m’appeler… Kumiko, Kanako ou Yukiko. Mais de près, mes grands yeux sombres abritent une couleur marine comme le fond d’une mer toujours calme, mais toujours en mouvement. Et mes cheveux noirs sont emplis de petites boucles toujours bien coiffées. Et puis, il y a cette peau blanche sous laquelle on imagine mes os fragiles. Lisse, sans impureté, elle s’étend sur ton mon être pour cacher mes pires pêchés.
» Mais qu’aurais-je à cacher ?
Je ne suis pas malade. Je ne suis pas folle. Je n’ai pas besoin de soins. Juste de calme. Je deviens plus pâle encore. Je tremble. J’ai de la fièvre. Mais tout va bien, vous savez ! C’est passager, j’ai l’habitude. Deux minutes de silence et… Oiseau. Tout ira bien… Lys. Laissez-moi dormir encore.
Parfois ?
» Histoire:
« Pauvre petite. Que va-t-elle faire, maintenant ? Est-ce que tout ira bien pour elle ? »
Je les ai beaucoup inquiétés. Nous vivions à cette époque dans un château du XVIII° siècle, restauré à notre demande. Il était immense et magnifique. Comme c’était le printemps, toutes les fleurs envahissaient le jardin, les glycines montaient à nos fenêtres et les oiseaux chantaient sur les branches des grands arbres, sous les quels je passais de délicieuses journées. Nous étions toujours en province, et l’idée de m’envoyer au Japon n’effleurait même pas ni mes parents, ni mes précepteurs.
Je vivais dans ce château avec ma mère, Juliette, descendante d’un vieux compte dont le nom m’a échappé, et héritière d’une très grande fortune, mon père, Henry, un homme lui aussi très fortuné, et toute une ribambelle de domestiques bien traités, avec qui je jouais, parfois. J’avais une très grande chambre aux couleurs pastel, dont la fenêtre, gigantesque pour moi, donnait sur le jardin. Je m’amusais à découvrir les plantes, à admirer la chapelle un peu plus loin, et surtout à envier la jeune cuisinière et le jardinier.
A la tombée de la nuit, les deux tourtereaux se retrouvaient là. Sous ma fenêtre. Comme pour me narguer. Depuis son arrivée, j’étais amoureuse du jardinier. Dès que l’occasion se présentait, j’allais le voir pour l’écouter me parler des plantes. J’ai toujours su qu’il me considérait comme la princesse que j’étais, qu’il ne me voyait comme « la fille de Madame de Beauvoir ». Mais je l’écoutais, persuadée de pouvoir l’avoir rien que pour moi. Et je sais que je l’aurais eu, si cette idiote de cuisinière complètement inexpérimentée ne lui avait pas tourné autours.
J’avais, plusieurs fois, tenté de la faire renvoyer. « Mère ? Alice à fait tomber le si joli vase que tu aimais tant ! Pour ne pas que tu le voies, elle a caché les débris ! ». Je n’avais pas cassé ce vase ! Je l’ai juste… Déplacé ? « Mère ! Alice a mis quelque chose dans mon repas ! Je l’ai vue ! » Pur mensonge, pure jalousie. Dieu que j’ai souffert de cette absence de reconnaissance. Alice aurait dû me laisser cet homme. J’étais tout de même « la fille de Madame de Beauvoir » ! Mais soit. Plus personne n’eut Le Jardinier.
Il faisait très beau, cette nuit là. Les oiseaux ne chantaient plus depuis longtemps, mais il faisait encore clair, et le ciel rosé luisait sur ma robe blanche. J’étais dehors, accompagnée de mon ombrelle. J’étais un peu fiévreuse, et j’avais demandé à ma servante attitrée de ne rien dire de ma promenade post-nocturne à ma mère. Je suis donc descendue, en route pour le jardin. La cuisinière et le jardinier étaient déjà là. J’étais un peu en retard. De loin, je les ai admirés, jalousant cette petite sotte et insultant Le Jardinier. Et puis je me suis décidée. Mon dernier caprice. Ce fut mon dernier, tout dernier caprice.
Le jardinier avait laissé non loin de moi un de ses outils de travail. Je ne sais plus comment il s’appelle, mais c’était cet outil pointu qu’il plantait dans la terre pour ensuite déposer les plans. Je savais parfaitement que je ne pouvais pas m’en servir moi-même. Mais j’avais tout prévu, déjà. Alice, j’ai gagné. Un sourire doux étira mes lèvres. Doucement, je suis sortie de ma cachette, saisissant l’outil. Alice m’a aperçu. Parfait ! Je l’ai appelé. J’ai appelé Le Jardinier, qui s’est alors approché de moi lentement. Je lui ai tendu l’outil.
« Ne le laissez pas trainer ! On ne sait jamais ce qui pourrait arriver, c’est un outil dangereux ! »
N’est-ce pas, qu’il fut dangereux, Alice ? Alice, pourquoi traînais-tu autre part que là ou tu aurais dû être ? Alice, c’est moi ! C’est moi, Ema, « la fille de Madame de Beauvoir » à laquelle on ne fait pas attention et qu’on ne soupçonne pas. C’est moi, qui aie dit au Jardinier que tu lui étais infidèle. Alice, on ne joue pas avec la puissance. Je suis affreuse, n’est-ce pas ? Ne t’en fais pas, je ne le ferai plus !
Qu’ils étaient beaux, les lys souillés de ton sang. Qu’il était beau, l’oiseau qui hurla au dessus de nos têtes. Toi, tu étais morte. Moi, je commençais à vivre.
L’affaire fit scandale. Comme j’étais présente sur les lieux au moment du crime, tout le château trembla à l’idée que je puisse sombrer dans la folie. Rien n’en fut, et je continuai à vivre ma vie sous les arbres, trouvant le nouveau jardinier bien laid et songeant à l’ancien. Il était en prison pour le reste de sa vie. Plus personne ne l’aurait. A cette simple pensée, un sourire éclairait mon doux visage. Pourtant, je les inquiétais sans cesse. Il semblerait que, parfois, durant des heures, je leur racontais toujours la même histoire. Je leur parlais d’oiseaux hurlant au dessus de champs de lys rouges…
» Mais d’où cela provient-il ?
» Avez-vous lu le règlement ? NAN ! Trop peur de mourir ! [En lisant le règlement, bien entendu !]
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Sujet: Ema, fleur perdue _ [Achevée] 
